histoires de rôlistes pour le jeu : L'Appel de Cthulhu

Miss Kalashnikov

Il est toujours intéressant de faire de nouvelles rencontres, de voir de nouveaux joueurs afin de partager (ou voler) les expériences et les ficelles de MJ.

À ce tournoi de jdr, nous nous sommes retrouvés à une table de Chtulhu avec sept joueurs dont une joueuse. Je ne sais pas trop pourquoi (Est-ce que le Gardien ne nous inspirait pas ? Est ce que les 8 heures du précédent scénar nous avaient tué ? Est ce que le manque de feuilles derrière l'écran présageait d'une impro totale ? Est-ce que l'allure du maître, avachi sur le dossier de chaise, montrait le visage véritable de ce gardien, alors qu'il passa une bonne demie heure à se venter de ses qualités de maître ? Tout ça à la fois ? Je ne saurais dire...) mais cette table nous a donné la présence d'investigateurs assez originaux .

Deux de mes camarades (découverts à la séance précédente) ont décidé de jouer des personnages du sexe féminin : BJ Moore, une chanteuse de cabaret  et Jessica Rastah, journaliste adepte de sport de combat. Un autre de mes camarades jouait Henry Jones... Quant à moi, j'avais décidé de jouer un para-psychologue qui avait fait l'apostasie du surnaturel en essayant de tout rationaliser et d'enfermer à l'asile tous témoins d'affabulations.

Il faut savoir que la jeune fille qui était à notre table était connue pour sa volonté à jouer des parties sérieuses. Elle était de ceux qui mettaient un point d'honneur à ne jouer que des « jeux d'ambiance » comme Vampire ou Chtulhu et à « cracher » sur les sous-jeux comme AD&D, Warhammer et autres « caricatures rôlistiques ».

En plus, elle était plus âgée que nous.

Oui.

Quand on est jeune, une année est un clivage générationnel. Rappelez vous vos années collège!

Elle gardait une certaine distance vis à vis des autres joueurs  alors qu'elle expliquait en aparté le plus détail possible sur son personnage archéologue au Gardien.

C'était comme ça avant. Il y avait « l'élite de Vampire la Mascarade » et les « bouseux ».

Bref.

Voilà enfin une bonne occasion de montrer à cette digne représentante de « l'élite » notre savoir faire si particulier (voir mes histoires précédentes). « 'Va pas êtes déçue » comme on dit en langage de bouseux .

Le scénario est honteusement cousu de fil blanc : nous sommes convoqués dans un manoir isolé en Irlande afin de participer au vernissage d'un éminent égyptologue. Arrivé sur place, ce dernier nous présente en grande pompe sa découverte qui va révolutionner l'univers de l'égyptologie : un tableau.

A ce moment, le Gardien (que nous appellerons par la suite MJ puis MD...) nous sort avec fierté son « aide de jeux » : un gribouillis grossièrement pompé sur un bouquin de Warhammer.

A partir de là, tous les investigateurs partent en conjecture. Alors que la joueuse interroge avec ardeur (et non pas avec hardeurs) l'égyptologue, Henri Jones essaie de deviner la signification de l'assemblage improbable des motifs. Comme dans un test de Rorschach, il y devine une poupée, un gobelin, un entonnoir etc.

Pour ma part, je me renseigne auprès du personnel de service afin de réquisitionner une chambre pour enfermer l'égyptologue en attendant de le faire enfermer dans un asile psychiatrique.

BJ Moore et Jessica font leur mijaurée et s'évertuent à critiquer la tenue de la PJ archéologue. Au bout de cinq minutes où les joueurs se régalent de « jouer les folles », la joueuse perd son sang froid :
« Putain les gars ! Vous ne pouvez pas jouer vos personnages différemment ? Vous n'êtes pas obligés de jouer des meufs de manières caricaturales ? Est-ce que moi, quand je joue un mec, je me demande, toutes les cinq minutes, où est ma putain de kalashnikov ! »
Il s'en suit un silence pesant autour de la table que j'ai cassé en disant « Au fait, où est-je mis ma putain de kalashnikov ?».
Bien-sur, tout le monde a explosé de rire sauf la nana qui m'a fusillé d'un regard noir et qui a quitté la table quelques heures plus tard prétextant être fatiguée.

Je n'ai jamais su comment elle s'appelait. Mais, suite à ça, tout le monde l'appelait Miss Kalashnikov.

Les yeux D’OH !

Cette histoire est la suite de « Miss Kalashnikov » que vous pouvez trouver dans la rubrique Appel de Cthulhu, histoire honteuse…

[…]Une heure du matin. Ça y est. On était sûr.
Le MJ n’avait pas de scénario et prenait un malin plaisir à multiplier des scènes gratuites d’horreur afin de faire baisser nos points de Santé Mental. Il fallait trouver un moyen de quitter la table avec panache !
Miss Kalashnikov avait quitté la table.
Jessica Rastah, la journaliste (qui a, sans doute popularisé le Tae Kwon Do féminin dans les années 20) et BJ Moore, la chanteuse au sac à main lourd, ont maitrisé précédemment un pnj, Mr Dowh, (on note, là aussi, la richesse d’improvisation du MJ) qui fut envouté par la relique exhumée de l’égyptologue (qui, je rappelle, est un tableau représentant un patchwork d’illustrations de Warhammer) et qui assassinat sa femme à coup de hache.
Bien sur, tout le monde hurle au surnaturel et qu’il faut brûler le tableau. Sauf moi, le para-psychologue pragmatique, qui prône la folie.

Et oui, ça peut arriver d’avoir un coup de sang à la suite des jérémiades de sa femme non ?

Dowh est donc enfermé dans une pièce, en attendant de l’amener le lendemain dans un asile… Et une fois, bien sur, que la tempête habituelle de tous les scénars Cthulhu nous permettra de pratiquer à nouveau la route…
Une fois Dowh enfermé dans le dressing, je propose de faire une veillée auprès du tableau avec Henry Jones (oui le père d’Indiana) pour rassurer la plupart de convives du manoir.
On n’avait qu’une hâte : être les prochaines victimes afin de quitter la table et de profiter du reste de la soirée à la discothèque juste à côté du lieu du tournoi de jdr.

Quant tous convives sont endormies, le MJ se réveille…

Dans la salle commune où est entreposé le tableau, nous apercevons le cadavre de Madame Dowh. Jet de santé mental raté pour tous les deux.
Dans un moment de roleplay ultime, nous hurlons « D’oh ! » à la Homer Simpson ; ce qui n’a pas manqué de faire rire toute la table. On se précipite dans la cuisine.
Vous savez, le genre de cuisine que l’on voyait dans les sitcoms des années 70-80 du genre « Madame est servie » ou « Cosby Show » avec deux accès. Le pire endroit pour se planquer.
A l’intérieur, le MJ nous décrit : « Vous voyez une marmite avec quelque chose qui frémit dedans. »
Hop, par réflexe, après un rapide un regard complice, Henry Jones et moi crions en cœur « On éteint ! ». Le MJ reste circonspect. Il nous interroge : « Et vous ne regardez pas dedans ? ». Je lui réponds en retenant la porte contre le zombie que nous n’avons sans doute pas très faim, surtout après avoir perdu une dizaine de points de SAN à la vue de Madame Dowh.
Henry cède et regarde.
Le MJ s’exclame : « Tu vois les yeux du chef de cuisine flotter à la surface de la soupe ! Faites un Jet de SAN ! ». On se regarde d’un air interrogateur et on s’interroge :
« - Mais comment sait-on que c’est le chef de cuisine ?
- Henry me répond : Sans doute à la toque en infusion dans la soupe. »
On fait alors rouler les dés sous les rires de table. On rate tous les deux nos jet et Henry est à zéro. Il devient fou. On commence à hurler en cœur «D'oh, d’oh, d’oh !» tout en ramassant nos dés et le reste de affaires et quittons la table en sans cesser de hurler « D’oh ! ».

Et même, à l’extérieur des bâtiments du tournoi, on continuait à hurler par la fenêtre : « D’ooooooooh ! » .

des PJ... pittoresques

Ce que j'aime avec mon groupe de joueurs actuels, c'est que la rigolade commence dés la création de perso.

Et là, encore une fois, je fut gâté. Pourquoi ?

Parce que grâce aux différents jets de dés, parmi les PJ de la partie il y avait :
- un jeune étudiant serbe d'une apparence plus que repoussante (faire moins de 9 avec 3D6 ...) et qui ne parlait pas couramment anglais.
- Une danseuse de cabaret russe limite inculte (faire 9 avec 3D6+6... faut vraiment le vouloir) et de constitution fragile.

Mais là ou j'admire mes joueurs, c'est que stoïque, ils acceptent leur sort et se lance dans l'aventure avec leurs PJ bras cassés. Et au final, on rigole beaucoup. (et je suis sur que c'est beaucoup plus rigolo qu'avec des persos grosbills).

LE cocktail, le cocktail !!!

Premier scénar, les persos arrivent dans la petite pièce qui contient la dalle que 'les méchants' tentent de briser à coup de masse.

Forcément les méchants y parviennent au moment où les PJ arrivent. Suite à la destruction de la dalle, une onde de choc est libérée qui projette tout le monde au sol. Suit ensuite une abominable lamentation qui se transforme en hurlement et fait perdre de la SAN à tout le monde.

Les 'méchants' se ressaisissent un peu plus vite que les investigateurs et se faufilent dans le passage libéré par la dalle.

L'étudiant serbe, toujours très désorienté (un petit choc psychique du à une perte de SAN trop importante) ne trouve rien de mieux à faire que d'essayer de leur envoyer un cocktail Molotov dessus, pour les empêcher de passer.

Jet de dés lamentable, ratage complet, le cocktail explose dans la pièce juste après que les vilains soient passés de l'autre coté. Ne touchant donc, que les PJ.

Et grâce à cette action mémorable, l'étudiant serbe devient la cause de la plus grosse perte de point de vie de toute la partie, pour le groupe des investigateurs.

de la notion de sacrifice

Appel de Cthulhu, campagne "Les oripeaux du roi". Quelques spoilers au passage.
4 joueurs, dont un psychologue anti-freudien par qui est arrivé l'affaire et un prêtre très curieux.

J'ai utilisé un système de magie personnalisée pour cette campagne, c'est à dire qu'au lieu de leur donner des sorts tout faits, ils pouvaient créer leurs propres effets sous plusieurs conditions (avoir lu des livres du Mythe, que cela soit justifié d'une façon ou d'une autre, que cela soit dangereux et ait un coût non négligeable et que tout le monde le trouve intéressant). Je ne regretterais jamais ce choix !
A la fin de la campagne (nous n'avons joué que la première partie, la seconde me paraissant redondante), ils devaient empêcher un cultiste d'invoquer Hastur. Seul problème : ce cultiste est immunisé à toute blessure.
Ils entrent dans Carcosa, subissent plusieurs pertes de SAN et arrive en vue de l'invocation alors que la forme du Grand Ancien commence à se dessiner.
Le psychologue et le prêtre descendent en disant aux autres "on sait quoi faire".
Le psychologue a lancé un sort personnalisé permettant de lier sa destinée à celle de l'immortel. Si l'un meurt, l'autre meurt avec lui. Puis le prêtre lui a tiré une balle dans le crâne.

Le psychologue a perdu la vie, le prêtre a perdu la tête, moi j'ai été tenté de les applaudir.